mercredi 24 juin 2009

La trilogie de Stieg Larson

Millénium
Cela fait un moment que je n’ai pas fait mention de mes lectures, je vais donc y remédier en vous parlant de Millénium, dont vous avez sans doute entendu parlé, soit que vous l’ayez lu, que vous soyez allé flâner au cinéma ou son adaptation passe à l’écran, ou encore que vous ayez mis le nez dans une librairie ou les classieux tomes en noir et rouge ne manquent pas d’êtres exhibés.

En France comme ailleurs surement, les livres a succès sont suspect, de sortes qu’il serait sans doute de bon ton de critiquer Millénium, dont je viens de terminer les trois tomes. Je n’en ferai rien tant j’ai passé grand moment de lecture en compagnie des très nombreux protagonistes qui anime ce triptyque.


Tout d’abord, la première chose qui frappe lorsqu’on se saisit du livre, en tant qu’objet, c’est la présentation sobre et imposante en noir et rouge, avec le macaron central figurant successivement Mercredi (de la famille Adams) puis des illustrations de John John Jesse. La première impression étant déterminante, tout lecteur qui commence par le premier tome sera alors hanté par le visage fermé et énigmatique de la jeune fille autant que par le titre « les hommes qui n’aimaient pas les femmes »


Dans leurs formes, les trois ouvrages optent pour une narration à multiples point de vue, mettant chapitre après chapitre le lecteur dans la peau des divers protagonistes, y compris dans celles des « méchants » ou de personnages très secondaires donnant un effet de narration à la fois interne, puisqu’on a alors accès aux réflexions de ces personnages, et externes, puisqu’ils se posent alors en observateurs. Pour ce qui est de la structure, si le premier tome est clos sur lui-même et peut donc être lu à part, voir même ultérieurement ou intercalé entre les deux autres, les tomes deux et trois forment quand à eux un même trait scénaristique découpé en deux mouvements. Il convient donc de les lire consécutivement.


Les intrigues en elles mêmes, riches en retournements de situations, et largement exposés sont longuement introduites, le scénario prend amplement son temps pour se poser et pour dépeindre les différent protagonistes, mais sans que le rythme n’en pâtisse le moins du monde. Le lecteur est très vite entrainé par les évènements dont les tableaux se succèdent avec beaucoup de naturel.


Enfin, on peut noter l’importance des exergues, présentes dans les trois œuvres au début de chaque partie qui composent les romans, sachant que chacun des trois tomes se divise en quartes parties. Dans le premier, il s’agit de statistiques et de données sur la maltraitance des femmes. Dans le second, ils parlent d’équations et d’identités remarquables. Dans le troisième ce sont des articles sur les femmes combattantes au cours de l’histoire. Ces exergues associés aux titres des ouvrages créent une trame sur lequel les œuvres viennent se poser.

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Tome I : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

« Ancien rédacteur de Millenium, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers, lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire. »

Premier mouvement de la trilogie, le roman surprend par son titre énigmatique, et par son rythme. L’auteur prend son temps pour bien poser le cadre de son récit et pour introduire ses protagonistes avec force détails sans jamais lasser le lecteur. L’intrigue, sur fond de scandale financier est une enquête sur la famille Vanger, avec en filigrane ce titre qui se révèle être l’un des moteurs de l’écriture de Stieg Larson : la condition de la femme dans la société. Le suspens est souvent au rendez vous, les renversements de situations nombreux, le tout servi par un scénario qui tient le lecteur en haleine de bout en bout.

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Tome II : La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette

« Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millenium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est. Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millenium.... »

Les affaires Vanger et Wenerström sont terminées, et c’est avec plaisir que le lecteur retrouve ou découvrent (pour ceux qui n’ont pas lu le tome I) Lisbeth Salander et l’équipe du Millénium. Encore une fois, Stieg Larson prend son temps pour poser la situation initiale, la ponctuant de diverses péripétie pour en arriver à une enquête qui court sur les tomes deux et trois. Encore plus prenant que le précédent, ce second opus ne laisse pas souffler le lecteur deux minutes, le menant de révélation en révélation au travers d’une investigation qui soulève doucement le couvercle sur une affaire des plus sinistres.

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Tome III : La reine dans le palais des courants d’air

Que les lecteurs des deux premiers tomes de la trilogie Millénium ne lisent pas les lignes qui suivent s'ils préfèrent découvrir par eux-mêmes ce troisième volume d'une série rapidement devenue culte.
« Le lecteur du deuxième tome l'espérait, son rêve est exaucé : Lisbeth n'est pas morte. Ce n'est cependant pas une raison pour crier victoire : Lisbeth, très mal en point, va rester coincée des semaines à l'hôpital, dans l'incapacité physique de bouger et d'agir. Coincée, elle l'est d'autant plus que pèsent sur elle diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille : son père, qui la hait et qu'elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu'elle... Il n'existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Pour rester cachés, ces gens de l'ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui les gênent ou qui savent. Côté forces du bien. on peut compter sur Mikael Blomkvist, qui, d'une part, aime beaucoup Lisbeth mais ne peut pas la rencontrer, et, d'autre part, commence à concocter un beau scoop sur des secrets d'Etat qui pourraient, par la même occasion, blanchir à jamais Lisbeth. Mikael peut certainement compter sur l'aide d'Armanskij, reste à savoir s'il peut encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d'une publication concurrente. »

Suite immédiate du tome II, le roman ne s’embarrasse pas d’une grande introduction pour démarrer in medias res. Lisbeth est dans un état critique, Mikael est retenu par l’incompétence policière, et en face, l’ennemi a pris la pleine conscience de l’étendu du problème que posent ces deux trublions et commencent à se mettre en mouvement. Le troisième tome fait du deuxième tome une introduction à la poursuite de l’enquête toujours plus profond dans des secrets que certains seraient prêt a tout pour protéger.

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Pour conclure, je dirai que ces romans sont de ceux qu’on n’oublie pas, bien construits, bien écrit, j’en conseille la lecture a tout ceux qui aime les romans policiers, et je laisse a d’autre le soin de commenter ces quelques défauts puisqu’ils ne m’ont pas empêcher de passer de formidables heures de lecture.

En lire plus :____________________

samedi 13 juin 2009

Contrôle des arrêts maladie

C'est pour un contrôle médical !
On essaie de nous faire avaler des choses formidables. les français doivent "pouvoir" travailler pendant leurs congé parentaux, ils doivent "pouvoir" faire plein d'heures sup, ils doivent "pouvoir" travailler le dimanche, et bientôt, grâce à Eric Woerth, ils "devront" travailler, même malades.

Bah oui, on essaie de nous faire croire que ce sont les méchants tire au flanc qui plombent la sécu (je regarderai plutot du coté des pléthoriques médocs inutiles mais remboursés, ainsi que du coté des cures gratuites) et que 10% (!!!) des arrêts maladies sont bidons.

Et bien je vous propose un reportage sur la question, il est signé Là bas si j'y suis, et vous verrez que les contrôles médicaux sont déjà une (triste) réalité. Sauf que faire en sorte "d'étendre" les contrôles, cela signifie aussi voir surtout restreindre encore le domaine du privé, en autorisant ces médecins-policiers à faire irruption chez soi. Mais une fois encore, plutôt que de chercher des solutions, le gouvernement privilégie la répression. Il faut croire que les français aiment ça.

C'est pour un contrôle médical !

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mercredi 10 juin 2009

HADOPI RIP LOL


Image : Quadrature du Net. Son : France info


Le conseil constitutionnel a réaffirmer que la présomption d'innocence et la liberté d'expression ne pouvaient être bafoués. En somme il a fait son boulot. Alors c'est une victoire, mais c'est quand même inquiétant d'être obligé de passer par la case CC pour empêcher l'UMP de faire n'importe quoi. Par ailleurs, il faut rester vigilant : la LOPPSI est en marche (avec comme pour l'HADOPI un manteau de respectabilité couvrant toute sortes de censure et oblitérations de la liberté d'expression) et le gouvernement nous promet une nouvelle loi en accord avec la décision des sages...
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vendredi 5 juin 2009

Hou la menteuse

Pour ceux qui auraient loupé le buzz d’aujourd’hui, voici un petit rappel (inutile d’écouter jusqu’au bout, c'est du début que je parle)
Hou la menteuse

Alors bon, Morano à beau se dire choquée, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est que le crime de lèse majesté commence à prendre des proportions tout simplement scandaleuse. « Sarkozy, je te vois », « Casse toi pov’ con », « Hou la menteuse », il sera bientôt interdit de seulement mentionner ou de citer un membre du gouvernement d’une manière défavorable, voir même un membre du Parti UMP sans se trouver inquiété.

Excuser cela par le zèle de la police n’excuse rien, bien au contraire, je trouve moi qu’il y a matière à s’inquiéter.

Désormais, sachez-le, chaque mot que vous lâchez sur le net pourra être retenu contre vous. Vous avez le droit (et le devoir) de garder le silence. J’imagine que comme la loi Hadopi, il s’agit là de mesures pédagogiques…

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Sarkozy, vampire des médiasEn attendant, voici un petit documentaire sur les rapports de l’omniprésident et de la presse, et qui est assez éclairant sur son attitude vis-à-vis du net : il a appris très tôt jouer avec les médias dits traditionnels, mais ne parvient pas encore à maîtriser le versatile web qui ne se contente pas de mettre à disposition de tous son meilleur profil. Après avoir été pointé du doigt par Amnesty International pour ses excès policiers, la France sera t'elle pointé du doigt par Reporters Sans Frontière ?
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