samedi 18 avril 2009

D’ar gêr

Je m’en vais deux semaines en Bretagne, ça fait longtemps que je ne suis pas retourné au pays alors ça me manque. Où vais-je ? Et bien dans le pays du Trégor dans les Côtes d’Armor, voir un peu la famille que j’ai là bas.



Tant que j’y suis, je m’en vais vous rapporter une légende de chez moi. Car voyez vous, l’Eglise Saint-Milliau abrite en son sein une statuette des plus singulière, une statuette en bois représentant l’Ankou, personnification de la mort en bretagne. Il est dit qu'il ne faut pas aller à Ploumilliau sans faire visite à l'Ankou.
L’histoire du forgeron

Fanch ar Floc’h était forgeron à Ploumilliau. Comme c’était un artisan modèle, il avait toujours plus de travail qu’il n’en pouvait exécuter. C’est ainsi qu’une certaine veille de Noël, il dit à sa femme après le souper :

– Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants : moi, je ne serai jamais prêt à t’accompagner : j’ai encore une paire de roues à ferrer que j’ai promis de livrer demain matin, sans faute et, lorsque j’aurai fini, c’est, ma foi, de mon lit que j’aurai surtout besoin.

À quoi sa femme répondit :

– Tâche au moins que la cloche de l’Élévation ne te trouve pas encore travaillant.

– Oh ! fit-il, à ce moment-là, j’aurai déjà la tête sur l’oreiller.

Et, sur ce, il retourna à son enclume, tandis que sa femme apprêtait les enfants et s’apprêtait elle-même pour se rendre au bourg, éloigné de près d’une lieue, afin d’y entendre la messe. Le temps était clair et avec un peu de givre. Quand la troupe s’ébranla, Fanch lui souhaita bien du plaisir.

– Nous prierons pour toi, dit la femme, mais souviens-toi, de ton côté, de ne pas dépasser l’heure sainte.

– Non, non. Tu peux être tranquille.

Il se mit à battre le fer avec ardeur, tout en sifflotant une chanson, comme c’était son habitude quand il voulait se donner du coeur à l’ouvrage. Le temps s’use vite lorsqu’on besogne ferme. Fanch ar Floc’h ne le sentit pas s’écouler. Puis, il faut croire que le bruit de son marteau sur l’enclume l’empêcha d’entendre la sonnerie lointaine des carillons de Noël, quoiqu’il eût ouvert tout exprès une des lucarnes de la forge. En tout cas, l’heure de l’Élévation était passée qu’il travaillait encore. Tout à coup, la porte grinça sur ses gonds.

Étonné, Fanch ar Floc’h demeura, le marteau suspendu, et regarda qui entrait.

– Salut ! dit une voix stridente.

– Salut ! répondit Fanch.

Et il dévisagea le visiteur, mais sans réussir à distinguer ses traits que les larges bords rabattus d’un chapeau de feutre rejetaient dans l’ombre.

AnkouC’était un homme de haute taille, le dos un peu voûté, habillé à la mode ancienne, avec une veste à longues basques et des braies nouées au-dessus du genou. Il reprit, après un court silence :

J’ai vu de la lumière chez vous et je suis entré, car j’ai le plus pressant besoin de vos services.

– Sapristi ! dit Fanch, vous tombez mal, car j’ai encore à finir de ferrer cette roue et je ne veux pas, en bon chrétien, que la cloche de l’Élévation me surprenne au travail.

– Oh ! fit l’homme, avec un ricanement étrange, il y a plus d’un quart d’heure que la cloche de l’Élévation a tinté.

– Ce n’est pas Dieu possible ! s’écria le forgeron en laissant tomber son marteau.

– Si fait ! repartit l’inconnu. Ainsi, que vous travailliez un peu plus, un peu moins !... D’autant que ce n’est pas ce que j’ai à vous demander qui vous retardera beaucoup ; il ne s’agit que d’un clou à river.

En parlant de la sorte, il exhiba une large faux dont il avait jusqu’alors caché le fer derrière ses épaules, ne laissant apercevoir que le manche, que Fanch ar Floc’h avait au premier aspect pris pour un bâton.

– Voyez, continua-t-il, elle branle un peu : vous aurez vite fait de la consolider.

– Mon Dieu, oui ! Si ce n’est que cela, répondit Fanch, je veux bien.

L’homme s’exprimait, d’ailleurs, d’une voix impérieuse qui ne souffrait point de refus. Il posa lui-même le fer de la faux sur l’enclume.

– Eh ! mais il est emmanché à rebours, votre outil ! observa le forgeron. Le tranchant est en dehors ! Quel est le maladroit qui a fait ce bel ouvrage ?

– Ne vous inquiétez pas de cela, dit sévèrement l’homme. Il y a faux et faux. Laissez celle-ci comme elle est et contentez-vous de la bien fixer.

– À votre gré, marmonna Fanch ar Floc’h à qui le ton du personnage ne plaisait qu’à demi.

Et, en un tour de main, il eut rivé un autre clou à la place de celui qui manquait.

– Maintenant, je vais vous payer, dit l’homme.

– Oh ! ça ne vaut pas qu’on en parle.

– Si ! tout travail mérite salaire. Je ne vous donnerai pas d’argent, Fanch ar Floc’h, mais, ce qui a plus de prix que l’argent et que l’or : un bon avertissement. Allez vous coucher, pensez à votre fin et, lorsque votre femme rentrera, commandez-lui de retourner au bourg vous chercher un prêtre. Le travail que vous venez de faire pour moi est le dernier que vous ferez de votre vie. Kénavo ! (Au revoir.)

L’homme à la faux disparut. Déjà Fanch ar Floc’h sentait ses jambes se dérober sous lui : il n’eut que la force de gagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort.

– Retourne, lui dit-il, me chercher un prêtre.

Au chant de coq, il rendit l’âme, pour avoir forgé la faux de l’Ankou.


Anatole LE BRAZ, La légende de la mort
chez les Bretons armoricains, 1893.
La légende a été mise en images dans la BD Les contes de l'Ankou paru chez Soleil.
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jeudi 16 avril 2009

Le Roi qui voulait empêcher les abeilles de butiner

Fable hadopi

Je veux être la seule à sentir toutes les fleurs,
Dit un matin la Reine de fort mauvaise humeur.
Montrez-moi votre Amour et suivez mon conseil,
N'épargnez personne, même pas les abeilles.


Le Roi n'aimant pas cette sorte d'insecte,
N'écouta pas qui trouvait l'idée abjecte.
Il faut une loi convainquit un légiste.
Si ça n'est que ça, dit le Roi, qu'elle existe !


Les sages des villages appelés députés,
Furent alors convoqués à la Haute Assemblée.
Ces mouches vrombissantes font mille dégâts,
Défendit sans succès l'émissaire du Roi.


Sire il y a eu problème, lui dit le messager,
Il y a eu des errances parmi vos députés.
L'opposition n'ayant compté que des ombres,
A usé des rideaux et trompé sur son nombre.


En ce cas supprimez toutes les tentures
Répondit l'enragé, j'ai promis la rupture
Pour ne pas à souffrir de ces flibustiers.
Faites que cette loi soit de nouveau votée !


Le messager immédiatement convoqua
Les sots courtisans fustigés par le Roi.
Vous qui ne redoutez rien plus que la disgrâce,
Oubliez pour voter que cette loi est crasse.


Protégeant de sa main une abeille aux vives
couleurs, l'un d'eux dénia la rendre captive.
Doit-on tous dans nos champs au nom de quelques fleurs,
Dresser des filets d'or contre ces butineurs ?


Sire il y a eu problème, dit le messager,
Le texte je le crains fut encore rejeté.
Les rideaux sont coupés mais ce que je soupçonne,
C'est que l'opposition s'est servie des colonnes.


En ce cas supprimez ces piliers de marbre,
Je ne puis supporter encor qu'ils délabrent
Le bénéfice de notre Haute Assemblée,
Où les lois que je dicte doivent être votées.


Lorsque toute l'Assemblée fut finalement
Vidée, le messager fut à court d'arguments.
Sire il me faut vous dire enfin la vérité,
C'est que vos députés ne veulent pas voter.


En ce cas supprimez l'Assemblée, dit le Roi.
Alors la loi fut votée par la seule voix
Royale. Puis on tua la dernière abeille.
Et maintenant, dit la Reine : je veux du miel !


Guillaume Champeau
Creative Commons
Numerama


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dimanche 12 avril 2009

Windows XP Service Pâques 3

J'avais dans l'idée de poster un message avec une belle image de Christine Albanel en cloche de pâques, mais il se trouve que mon PC à planté pour une raison que je n'ai pas élucidé, ce qui m'a contraint à tout réinstaller. Bon, maintenant ça fonctionne mieux qu'avant, mais ça m'aura pris une bonne partie de la journée... bref...


P.S. : Ah, et je tiens à rassurer ceux qui s'inquièteraient de la perte éventuelle de mes nombreux fichiers et archives, il n'en est rien, je n'ai absolument rien perdu.
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jeudi 9 avril 2009

404, UMP not found

A l'issue de la navette, et contre toute attente, le texte de loi Création et Internet à été rejeté par l'assemblée avec un vote 21 contre 15. L'UMP qui a apparemment mal calculé son coup crie au scandale contre les députés de gauches mobilisés pour l'occasion.

Alors tout d'abord, c'est une bonne surprise que ce rejet, évidement. J'y vois non seulement un joli camouflet à la politique de l'omniprésident, mais également un bon coup politique pour le PS qui détient une occasion de redorer un peu son blason. Cela dit, cette victoire ne sera rien si l'opposition ne poursuit pas l'offensive.

Et ils auront besoin d'avoir les reins solides, puisque le gouvernement demande une seconde lecture du texte, et donc un second vote durant lequel la majorité sera sans doute moins distraite.

En attendant cette seconde bataille, et peut être l'usage du parachute du Conseil Constitutionnel, réjouissons nous de cette victoire avec un peu d'humour typique de la toile.

rideau no jutsu
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samedi 4 avril 2009

République populaire de

Question pour un champion : que suis-je ?
  • Je suis une République.
  • Je fais parti des cinq membres permanents de l’ONU disposant du droit de Véto.
  • Lors des sommets politiques officiels, ma population est tenue tranquille et noyée sous mes forces de l’ordre, la liberté d’expression est alors bridée, les banderoles subversives interdites et arrachées.
  • Ma presse est dans la poche de mon gouvernement, il ne faudrait pas qu’elle se montre trop audacieuse.
  • Amnesty International pointe du doigt le comportement et l’impunité dont bénéficie ma police.
  • Bien que mon appareil judiciaire soit important, mon gouvernement réduit graduellement son pouvoir au profit d’autorités dites indépendantes mais dont mon gouvernement nomme les dirigeants.
  • Il va de soit que mon gouvernement actuel est fantoche, les décisions sont prise pour mes ministres, ils ne sont là que pour faire de la figuration, et pour servir de fusible.
  • J’ai prouvé récemment encore que je me souciais très peu des minorités existantes dans mon territoire.
  • Je méprise d’ailleurs certaines d’entre elles au point de faire mes essais nucléaires près de l'endroit ou elles vivent, ça fait d’une pierre deux coups.
  • De draconiennes mesures de contrôle du net sont mise en place et quiconque ne se laisse pas volontairement espionner par l’autorité étatique de surveillance est considéré comme s’il était coupable d’atteinte à la sécurité nationale. Des sanctions dissuasives dites pédagogiques sont prises à l’encontre de tels citoyens.

Je suis ?


La république populaire de France !
Drapeau de la république populaire de France

Comment ça j’exagère ? Oui, bien sûr, j’exagère dans ma conclusion, mais les éléments que j’ai mentionnés n’en sont pas moins vrais. Et ça, ça fout les boules.
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vendredi 3 avril 2009

16 gus … dans un hémicycle

Le projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet, communément appelé Création et Internet à été voté par l’assemblée nationale dont 16 membres sur 577 étaient présent. C’est pourtant ce texte qui instaure l’Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet), mesure d’importance dans une société où Internet occupe une grande place.

Idées reçues

Je vais développer plus amplement, mais il me faut dissiper quelques idées reçues.
  • La loi ne punit pas les pirates, mais les titulaires de la ligne même s’ils n’ont jamais rien piraté.
  • La loi ne rémunère pas les artistes.
  • La loi ne fait rien de concret pour favoriser l’offre légale.
  • La loi est en opposition avec le sens que prend l'appareil législatif européen.
« Quand une loi paraît aussi hasardeuse dans son application, aussi imprévisible et aléatoire d’un point de vue technique, ce n’est pas une bonne loi et celle-ci emprunte un peu à Courteline, un peu à Kafka et beaucoup à Alfred Jarry »
Christian Paul


Ce que propose la loi

Le but avoué de l’hadopi est de favoriser l’offre légale et de mettre en place une riposte graduée à l’encontre des pirates du net, affin de protéger la rémunération des artistes et des ayants droits.

La riposte graduée prévoit à ce titre d’envoyer deux mails avec éventuellement un courrier recommandé à l’internaute suspecté de piratage par les ayant droits avant faire couper sa connexion Internet par son FAI (Fournisseur d’accès Internet) pour une durée variable de deux mois à un an. A la coupure peut se substituer l’obligation d’installer un logiciel de surveillance payant dans les cas ou la coupure n’est pas réalisable pour des raisons techniques, ou pour des raisons professionnelles (connexion d’entreprise, médicale, etc...)

La suspicion de piratage se base sur l’adresse IP, et la sanction est de ce fait infligée au titulaire de cette IP.

Pour favoriser l’offre légale, la chronologie des médias est raccourcie à quatre mois.

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échelle de Riester
Franck Riester, le rapporteur de la loi Création et Internet

Remarques

En attendant que l'ubuesque loi passe devant le Conseil Constitutionnel et la commission mixte, je vous livre mes quelques remarques sur cette usine à gaz qui récolte un 10 sur l'échelle de Riester.

Première remarque : La loi ne prévoit peu de choses concrètes pour favoriser l’offre légale. Elle compte d’une part sur sa force dissuasive pour rabattre les contrevenants vers l’offre légale, sur la labellisation des offres légales d’autre part afin de les signaler clairement aux internautes, et enfin sur un raccourcissement de la chronologie des médias. Si l’efficacité dissuasion est soumise à caution, la labellisation est clairement inapplicable, et contraire à la neutralité du net, instituant une culture d’Etat. Quand à la chronologie des médias, il n’était que tant, mais on regrettera qu’aucune incitation à des baisse de prix n’ont été envisagé, alors que c’est là que le bas blesse.
Conclusion : les ayants droits ne sont donc tenu à rien pour favoriser l’offre.



Seconde remarque : L’envoie de mail peut poser également un problème.
1) Adresse non utilisée : de nombreux internautes utilisent d’autres adresses que celle fournie par leur FAI, et parfois ne l’utilisent plus du tout. Le mail ne sera donc pas reçu.
2) SPAM : quoi de plus simple qu’utiliser la peur populaire pour envoyer de faux mails (spam) aux couleurs de l’Hadopi. Les mails officiels risquent donc soit d’être supprimés par les anti-spam, soit noyé dans la masse et mis à la corbeille manuellement par des internautes lassés d’en recevoir des quantités chaque jours.
Conclusion : les mails sont une bonne idée, mais qui risque d’être l’un des nombreux problèmes techniques.


Troisième remarque : La loi ne prévoit rien concernant la rémunération des ayant droits, et encore moins des artistes. Là encore, la loi fait le pari que limiter le téléchargement augmentera la dépense, ce qui n’est fondé sur rien, sinon sur l'idéologie libérale prônant avec le succès qu'on sait que l'économie se régule d'elle même.
Conclusion : Ni les uns ni les autres ne gagneront le moindre cent.


Quatrième remarque : Couper la connexion à un internaute, si cela paraît simple de prime abord, cela se révèle dans les faits très complexe, notamment dans les cas des offres triple play et surtout très couteux. 70 million d’euros après une estimation optimiste. Par ailleurs, dans certain cas, ce n’est même pas réalisable et/ou souhaitable.
Conclusion : la coupure est contestable, prohibitive, et touchera inégalement.


Cinquième remarque : Pour se prémunir de la coupure, il faudrait avoir au préalable installé un logiciel spécifique. Non seulement ce logiciel payant unique et obligatoire crée un précédent dans l’histoire du net mondial, mais en outre cela risque de créer des failles béantes de sécurités, d’autant plus que l’amendement visant à l’interopérabilité dudit programme à été rejeté. Je ne parle même pas de l’atteinte aux libertés individuelle que constitue l’obligation d’une personne par une autorité non judiciaire à être surveillée personnellement.
Conclusion : Cette idée de logiciel gouvernemental ne tien compte d'aucune des plus élémentaires règles d'Internet et des libertés fondamentales.


Sixième remarque : L’adresse IP n’est pas une donnée suffisante pour accuser qui que se soit, et ce pour plusieurs raisons.
1) Un ordinateur peut être utilisé à l’insu de son propriétaire, l’IP correspondant donc à la victime, et non au pirate.
2) Une connexion Wifi peut être utilisée par un tiers, l’IP correspondant donc cette fois encore à la victime, et non a pirate.
3) Il est possible de lâcher de fausses IP dans les filets des enquêteurs, et dans ce cas l’IP relevée mènera encore une fois l’enquêteur à un innocent internaute.
4) Dans un réseau local, l’IP est la même pour un nombre parfois très élevé de postes. Dans ce cas, l’IP relevée correspond au titulaire de l’accès internet, et non au pirate (même s’il se peut dans ce cas qu’il s’agisse de la même personne.)
Conclusion : l’accusation sur la base de la seule IP est un non-sens avéré par tous les professionnels et interlocuteurs sérieux.


Septième remarque : Ni le contradictoire ni les libertés individuelles ne sont respectées avec l’Hadopi. Il y a présomption de culpabilité puis condamnation sur la base de preuves peu fiable (IP) menant à une sanction administrative pénible (coupure internet) ou contestable (surveillance logicielle). Le délai de contestation de la coupure Internet est de 30 jours au bout desquels la coupure est effective. Le recours lui même n’est pas suspensif. N’étant pas une sanction à proprement parler, ni les mails ni les recommandés ne sont contestables. A aucun moment dans la procédure l’internaute ne peut prouver son innocence, il peut juste contester la sanction à posteriori.
Conclusion : cette loi instaure le flicage globale, la présomption de culpabilité et la sanction systématisée.


Huitième remarque : Tout à été fait pour compliquer les recours possibles, et aucun des amendements (ils furent nombreux, et ont émané de toutes les familles politiques présente lors des débats) présentés pour remédier à ce flou juridique n’ont été ni approuvé par le gouvernement, ni adopté. Conclusion : C’est donc une volonté manifeste du gouvernement de condamner via un système administratif non judiciaire sans permettre la défense dans de bonne condition.


Neuvième remarque : La pédagogie, argument clamé pendant toute la durée du débat a l’assemblée est un vain mot.
1) La pédagogie de la sanction ne fonctionne qui s’il y a réellement, et dans bien des cas, l’accusation se fera sur de faux positifs.
2) La pédagogie sans explication est vouée à l’échec. Or, la ministre de la culture à amplement prouvé qu’elle ne maitrisait pas son sujet, confondant même suite bureautique et logiciel de sécurité. Rien dans la loi ne permet cette information pédagogique promise, de sorte que l’Hadopi est entièrement libre.
3) La loi condamne quiconque n’a pas « sécurisé » son ordinateur.
Conclusion : Je ne vois pas ou va se nicher la pédagogie dans aucun des principes de cette loi.


Dixième remarque : D’une manière générale, l’Hadopi tente d’utiliser à une échelle généralisé et sur tous les internautes des principes d’exception qui ne sont habituellement dévolu qu’à la chasse au terroriste, la lutte contre la pédophilie, et le blocage des révisionnistes. D’ailleurs, durant les débats, Christine Albanel à gagné deux point Godwin. Le premier en s’offusquant de critiques envers sa loi qui selon ses propres termes érigent l’Hadopi en gestapo, et le second lorsqu’elle fait des rapprochements entre des sites de p2p et des sites nazi… Je passerai sur le coté choquant que peut avoir ce genre de rapprochement douteux pour appuyer sur la division que le propos induit : on est d’accord avec le flicage gouvernemental, ou alors on est un nazi pédophile terroriste.
Conclusion : L’arsenal législatif disproportionné dans tous les sens possibles n’est pas en rapport avec l’éventuel préjudice causé (lequel au demeurant n’est pas prouvé) et ne pointe le doigt que sur les efforts d’une industrie qui, refusant de s’adapter, s’agrippe à un gouvernement qui ne comprend visiblement rien aux nouvelle technologies.

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Pour finir, je dirais donc que cette loi en bonne partie inapplicable dans les faits n’est qu’une ineptie supplémentaire, après notamment le bide de la loi Dadvsi (prononcez « davsi ») dont aucun volet n’a jamais été mis en application. Il ne reste qu’à espérer qu’il en sera de même pour celle ci, sachant que de toute façon, il existe de nombreux moyens de contourner l’Hadopi.
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