vendredi 24 octobre 2008

Crime de lèse majesté

Sarkoy vaudou
La liberté d’expression continue sa chute vertigineuse avec aujourd’hui le procès intenté par Sarkozy contre … les poupées Vaudou à son effigie (dommage qu’elles ne soient pas bien jolies, sinon j’en aurai pt’être bien acheté une) commercialisée par K&B, et en vente un peu partout. Alors nous sommes d’accord, ce n’est ni très malin, ni très subtil. Mais de là à recourir au procès pour outrage, notre omniprésident n’en finit pas de se croire (avec quelques raisons hélas) en monarchie.
Sarkozy vaudou k&bEt les procès pour lèse majesté, il y en a eu un paquet ces derniers temps, entre cet homme condamné pour avoir brandi une pancarte « casse toi pov’con » ce qui à mon sens n’est pas un outrage mais une citation, le serveur qui a reçu une prune pour avoir lancé un œuf sur la voiture de l’omniprésident, et maintenant, cette ridicule affaire de poupée Vaudou, je me demande jusqu’ou il compte aller. Et a ceux qui affirment avec aplomb qu'il ne s'agit pas simplement de Sarkozy mais de la fonction, je m’interroge : le « casse-toi pauvre con » n’en est il pas un d’outrage à la fonction présidentielle dans la bouche même de l’omni ? Ah oui, mais j’oubliais qu’il à l’immunité de droit divin présidentielle…

Je vous invite à lire ces quelques articles instructifs et consternants.
    Et si vous aviez envie de l'acheter en ligne
  • Fnac
  • Amazon
Et pour finir, un avis pêché sur le site de la fnac à propos de ce produit :
ça marche ?
Un internaute, france,le 22 octobre 2008


L'efficacité est-elle garantie ? est-il possible d'obtenir une extension de garantie jusque juin 2012 ? En cas de non fonctionnement, a-t-on un recours ? Je suis méfiante, c'est vrai, mais j'en connais qui se sont déjà fait avoir avec un produit défectueux acheté en juin 2007 Merci de votre réponse.
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mercredi 15 octobre 2008

La marseillaise sifflée

On peut entendre et lire partout aujourd’hui l’indignation, la colère. La marseillaise a été sifflée.

Vive la France !Et bien moi aussi je suis outré. Par le fait que l’hymne nationale ait été sifflée ? Non. Oh que non ! J’ai déjà du mal avec les thèmes douteux colportés par la sanglante chanson, alors non, qu’elle soit sifflée n’est pas de nature à me choquer en rien. Ce qui me choque moi, c’est la réaction quasi unanime : la dénonciation. On crie, on s’emporte contre ces ennemis du respect, ces barbares, ces imbéciles, ces terroristes, on s’insurge, mais qui cherche à comprendre le pourquoi ? Certains veulent carrément sanctionner… la liberté d’expression semble prendre chaque jours une sérieuse option dans ce pays. Mais de qui se fout-on ? Sanctionner, prévenir, condamner !


Alors bien sur, on nous ressort les vieux arguments moisis, le devoir de mémoire, l’importance du symbole qu’il ne faut surtout pas toucher, la France tu l’aimes ou tu la quittes. Et puis c’est une hymne historique forte, la démocratie, liberté égalité fraternité. Vive la politique de l'autruche.


Mais qu’est ce que la France à fait pour mériter le respect réclamé aujourd’hui, alors que notre gouvernement sanctionne, condamne et expulse à tour de bras, foulant au pied chaque jour plus de libertés fondamentales ? Le respect, ça ne s’exige pas, ça se gagne.
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lundi 13 octobre 2008

Internet ou l'Internet

Arrobase
J’assistais l’autre jour à un cours d’une utilité discutable (mais n’en déplaise à certains esprits chagrins, je vais en cours, moi) ou notre éminent professeur, appelons le monsieur F. soulignait comme à son habitude diverses fautes orthographiques et grammaticales dues aux irrégularités de notre belle langue. Il en est venu, pour la deuxième semaine consécutive à appuyer lourdement sur le mot Internet. Il faudrait, d’après lui, dire l’Internet. Avec un « L » apostrophe, en vertu du principe qui fait qu’on ne dit pas « j’ai téléphone » ou « je regarde télévision ». L’Internet, donc. Ce qui bien entendu est ridicule, d’autant que monsieur F. avouait lui même être limité sur le sujet de l’informatique, et que le cours ne portait pas sur des considération de langage de toute façon.

Qui dit l’Internet ? Vous ? Si tel est le cas, demandez vous pourquoi.

Pour ma part, je n’ai pas de connexion à l’Internet, mais bel et bien une connexion Internet. D’ailleurs, si j’ai bien retenu une chose des cours de linguistique diachronique, c’est que l’usage finit par l’emporter, et que nos académiciens peuvent bien s’accrocher à des pratiques absurdes qui font rire tout le monde, c’est l’usage seul, en non pas les règles bancales d’une langue déjà pleine d’irrégularités qui fixera le mot.

Car le principe qui veut qu’on dise « l’Internet » EST bancal. Je vous invite à lire l’article suivant qui le montre bien, et qui prouve, s’il en était encore besoin, que nos vieillissantes têtes pensantes feraient bien de se mettre sérieusement à surfer sur le Net, et de compulser en particulier le site du CLVE avant de sortir des âneries.

Doit-on dire "Internet" ou "l'internet" ?

En apparence, le débat semble une classique opposition entre l'usage (la version sans article est largement majoritaire) et la règle (la logique voudrait l'article). On peut même lui donner un accent politique: il s'agirait d'un combat entre les puristes de la langue et l'aristocratie distinguée de la micro d'un côté (celui de l'article) et de l'autre côté le peuple farouchement libre de dire ce qu'il veut. En fait, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît.

D'abord les arguments des puristes ne sont justement pas très purs. Il faut dire l'internet, disent-ils, parce que c'est un nom commun et non un nom propre. Internet n'est pas une marque, mais une chose, une abstraction, un réseau de réseaux, une technique de communication. On ne dit pas "J'ai téléphone chez moi", mais "J'ai le téléphone". Très bien, mais alors pourquoi les mêmes puristes mettent-ils le plus souvent une majuscule à Internet? A la différence de l'allemand, le français ne met pas de majuscules aux noms communs, sauf à Dieu et à Etat, et à quelques autres de ce calibre-là. Si l'article ravale internet à un nom commun, la majuscule l'enfle ensuite bien au-delà de ce que la plus ambitieuse des marques n'oserait espérer.

Un exemple (parmi cent) dans le récent dossier de la Fnac sur les appareils photos numériques, page 17: "Fujilabnet: vos photos numérisées sur l'Internet".

Le Monde (généralement partisan de l'article) dans son édition du 24 novembre consacre un article au rachat de Netscape par AOL: on trouve une accroche en une avec l'expression "logiciels de navigation sur Internet", sans article donc, puis page 18, deuxième colonne, "le jeune secteur de l'Internet". Mais l'article se conclut par l'évocation du "marché d'Internet". Le principe, maladroit, de l'article est bien difficile à respecter.

D'ailleurs, si les puristes écrivent "ce micro permet de se connecter à l'Internet", ils laissent volontiers passer "lien Internet" ou "site Internet". Or, et la majuscule importe peu ici, on ne dit pas "prise téléphone" mais "prise DE téléphone", "écran télévision" mais "écran DE télévision". On devrait donc dire "site d'internet" et "liens d'internet", si on suivait leur logique. C'est évidemment absurde. Il s'ensuit donc que, contrairement aux apparences, Internet est bel et bien un nom propre. Il a une majuscule et il s'utilise comme un nom propre, sans article. Ce n'est pas une marque, mais c'est un nom propre.

Dire "l'Internet" est alors une variante de berrichon branché, comme dire "l'Albert" ou "la Jacqueline".

En fait le français a utilisé le mot comme un nom de média. Comme dans "je reçois Canal Plus", "décodeur Canal Plus", "antenne TPS", etc… Si les mots génériques existent bien pour les médias traditionnels (LE satellite, LE câble, LA télévision), l'internet (sans majuscule) s'est trouvé écrasé sous Internet, dont on nous a expliqué lors de sa popularisation en France, qu'il s'agissait d'un réseau bien particulier, d'une technique spécifique, originale au sein d'un ensemble plus vaste (la télématique?) dont on avait un autre exemple sous les yeux avec le Minitel (avec une majuscule).

Il y a donc bien une anomalie, et personne ne dit Web tout court (j'ai trouvé un truc marrant sur Web ???) mais le web, d'ailleurs sans majuscule. Mais cette anomalie est assez belle : un nom commun fonctionnant comme un nom propre - l'inverse se voit plus souvent -, une marque sans propriétaire, finalement dire internet tout court c'est rendre hommage à l'utopie qui a pu présider à l'essor de ce réseau des réseaux. C'est la marque sans le commerce, la propriété sans propriétaires, le capitalisme sans capitalistes. C'est sans doute une ruse suprême, mais justement, n'y a t'il pas ce précédent d'un renard rusé devenu Goupil ?

Tendance

Indécise. En France, les médias parisiens penchent pour l'article, et leur poids n'est pas négligeable. En 1998 il n'y a encore qu'un million de pratiquants. Le gros des utilisateurs est encore à venir. Parions cependant que la simplicité s'alliera avec la logique pour bannir la cohabitation contre nature de l'article avec la majuscule.

Dico

Le Petit Larousse Illustré accueille le terme en 1998 mais l'ignorait en 1995. Avanie pour les partisans de l'article, Internet figure dans la deuxième partie, celle des noms propres.

Encarta explique

Historique
Internet est issu du réseau Arpanet, qui fut conçu dans les années 1960 pour le département américain de la Défense. Réseau à usage militaire, Arpanet s’étendit alors progressivement aux universités américaines dans les années 1970, avant d’être remplacé en 1990 par le réseau Internet, destiné dans un premier temps à la recherche civile.

Complément à la suite de la publication dans Le Monde

Monsieur R.J. Chauvet m’a fait parvenir la photocopie de la quatrième de couverture d’un livre de 1970, « Planning moderne et emploi de l’ordinateur », chez Dunod, où l’auteur, Philippe Poré, précise qu’il a participé activement aux congrès Internet de Vienne en 1967 et d’Amsterdam de 1969 ! En 1970, précise ce lecteur, le mot Internet était pour un informaticien « supposé suffisamment connu pour ne pas nécessiter d’explication complémentaire ». Dont acte, mais il faudra donc, tel Livingstone à la recherche des sources du Nil, remonter aux années soixante, dans les limbes du « time sharing » (temps partagé, technique permettant à l’époque de partager un même ordinateur entre plusieurs utilisateurs parfois distants) pour découvrir, peut-être, le vrai inventeur du mot.

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« Que dire à ces gens, qui, croyant posséder une clef, n'ont de cesse qu'ils aient disposé votre oeuvre en forme de serrure ? »

Julien Gracq, Lettrines

dimanche 12 octobre 2008

Marre des cons

On ne peut pas faire deux pas sur la toile, ni allumer deux minutes la radio sans entendre parler de la crise financière, alors je vais y aller moi aussi de ma prose. Pas forcément uniquement à propos de la crise, mais à propos de ce qui nous tombe dessus en ce moment.

Je vous propose dans un premier temps l'écoute de l'émission Là bas si j'y suis du mardi 30 septembre 2008, « Bienvenue à bord du Titanic financier ! »

Bienvenue à bord du Titanic financier !
Entretien avec Frédéric Lordon autour de la crise venue d’Amérique qui s’approche à grands pas de l’Europe. Mais, comme le nuage de Tchernobyle, elle contournera bien sûr l’Hexagone ! "Ouvrons bien les yeux, nous entrons en territoire inconnu", nous prévient le professeur Lordon...


Et je vais poursuivre par une réflexion que m'inspire l'actualité. Il me semble pour le moins étrange, voir inquiétant que le gouvernement passe son temps à prendre des mesures compliquées à des problèmes simples, et des « solutions » simplistes à des problèmes complexes. Notre état policier n’envisage plus que des meures répressives liberticides ou proscriptives pour tout.

Prenons l’immigration. C’est loin d’être un problème simple, et pourtant quelle « solution » à été trouvée ? L’expulsion des sans papiers dans des conditions honteuse (le terme est faible), la destruction de logement sociaux remplacé à 1 pour 3 par d’autres logement trop chères. Bref, des « solutions » simples qui n’en sont pas.

Prenons d’autres « problèmes » divers tels que l’euthanasie, le mariage civil homosexuel, ou quantités de problèmes qui n’en sont que dans l’esprit étroit de nos politiques. Solution : proscrire sans réflexion, sans consultation de l’opinion publique, sans même regarder ce qui se fait à l’étranger. La politique actuelle est une insulte à l’intelligence.

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PiratagePrenons le problème du piratage qui comme vous le savez le tiens a cœur. Là on se heurte à l’incompréhension de vieux birbes qui n’entendent rien à Internet, et qui cependant veulent imposer leurs vues sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas le moins du monde. Et en la matière, nos élus ont mainte fois fait montre de leurs inaptitudes, et j’oserai dire, de leur inculture crasse. Mais là ou cela se corse, c’est que nos éminents dirigeants prennent leurs informations chez des spécialistes issus de groupes financiers ayants droits et autres lobbys, qui évidemment ont intérêt à avoir à leur disposition des outils puissants de répression. On connaît les protections par codes, validations, et autres procédés inutiles et qui ne pénalisent jamais que les utilisateurs légaux. On a connu les DRM, qui ont été un fiasco car les utilisateurs légaux sont peu enclins à acheter des produits qu’ils ne peuvent pas utiliser, les illégaux n’étant nullement gênés par ces protections. On a eu le DADVSI, loi inutile, inapplicable et probablement couteuse (sinon dans son application, au moins dans son édification, puisque ces gens sont payés pour légiférer des conneries), et dernièrement, HADOPI et son concept détestable de Riposte Graduée sans jugement. Au bout d’un moment, il est temps, et je me demande pourquoi ça n’a pas été fait, d’être un peu méthodique, et de mettre les choses à plat.
- Fait : un nombre considérable d’internautes téléchargent illégalement des films, musiques, jeux, logiciels et autres.
- Problème : Les ayants droits ne touche (à priori) pas d’argent sur ce piratage.
- Solution : Espionner ces échanges, et sanctionner les contrevenant.
Ce qui me chagrine dans ce raisonnement, c’est que je ne vois pas où le problème est réglé là dedans. En sanctionnant, les ayants droits ne toucheront rien de plus. Par contre, la collectivité va payer le coût de ces mesures. Ne serait-il pas plus intelligent de verser directement cette somme aux ayants droit, plutôt que de chasser des fantômes ? La solution de la License globale, proposée mainte fois est toujours repoussée, et les partisans des répressions ne manque pas d’affirmer hypocritement que l’opposition ne propose rien, etc…

Et pendant que la crise financière - causée par une société de marché dont font partie ces mêmes grands groupes qui crient au vol dès que l’on pirate une piste musicale - fait des ravages le président ne trouve rien de mieux à faire qu’user de sa position pour faire pression sur la commission européenne afin qu’elle rejette un amendement qui lui fait obstacle. Et le pire, c’est le fait même que, faisant marche arrière, la commission envisage ce rejet alors même que l’amendement à été ratifié par le parlement à plus de 80%, ce qui constitue bien plus d’une grande majorité.

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J’imagine qu’il est bien plus important de dépenser des deniers pour réparer les pots cassés des financiers, et casser ceux qui leurs font des torts, mais en définitif, qui coute le plus chère à la communauté, le pirate qui télécharge quelques pistes, films, etc., ou le financier qui spéculant n’importe comment contribue à une bulle financière qui vient de montrer sa fragilité. Lequel des deux est le plus nuisible ? Nicolas Sarkozy fustige Internet qui serait une zone de non droit, mais le monde de la finance n’est il pas la plus grosse et la plus dangereuses zone de non droit ?

Dès qu’on parle de finance, on sort les mots de 10 pieds, les termes techniques et les tas de chiffres, alors que les mécanismes dans leurs principes sont simple, et la solution est fonction de la volonté politique du pays à empêcher des gens autrement plus dangereux que l’internaute lambda de mettre tout le monde sur la paille.

Pourtant, le président à fait son choix, et la position de la droite libérale n’a jamais été aussi claire, à tel point que j’en viens aujourd’hui à considérer n’importe quel autre personnage de notre paysage politique avec plus de sympathie que notre actuel président. Même Le Pen n’aurait pas fait autant de conneries, et lui au moins ne se foutrait pas aussi ouvertement de la gueule des français. Là où il aurait fallu responsabiliser les spéculateurs fous, Nicolas Sarkozy à honteusement baissés les impôts sur les actions (tout en fustigeant ces dangereux abus, mais les paroles s’envolent…). Là ou il faudrait légiférer sur le transfert de liquidités fantômes explosives, on a laissé faire au nom de la libre entreprise, et de la libéralisation « décomplexée », terme tellement à la mode avant les élections. Et bien en attendant, comme le disait un AMG, « la seule action en hausse, c’est le foutage de gueule. »
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« Il y a deux loups qui se battent dans le coeur des hommes, l'un s'appelle l'amour, l'autre, la haine. »

Feu des étoiles, Pathfinder

samedi 11 octobre 2008

Films de monstres

Je suis comme vous le savez peut-être amateur de films fantastiques en tous genres, et donc, de temps à autres, je jette mon dévolu sur un film de monstres, qui comme son nom l’indique fait appel à l’une des peurs primitives de l’homme qui est la peur du prédateur. Je vais donc vous parler aujourd’hui de mes impressions à propos de trois représentants de ce noble genre, Cloverfield, Le peuple des ténèbres, et The Mist.

Cloverfield



CloverfieldDifficile de parler de Cloverfield sans évoquer la campagne publicitaire un peu particulière dont le Film a fait l’objet. Rien que le titre, « Cloverfield » n’a fait son apparition qu’après la sortie, le film étant simplement nommé « 01-18-08 ». Le nom officiel, Greyshot a finalement été délaissé pour celui adopté à l’unanimité. Ensuite, l’apparition du monstre en lui même, tant dans les bandes annonces que, finalement dans le film sont rares, ce qui ajoute à l’aura mystérieuse de la production. Enfin, le style même de tournage, caméra au point d’un bout à l’autre, donne une ambiance très particulière.
New York - Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l'honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d'un soir, chargé d'immortaliser l'événement. La "party" bat son plein lorsqu'une violente secousse ébranle soudain l'immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s'est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre... et la tête de la Statue de la Liberté s'effondre brutalement sur la chaussée. L'attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu'un champ de ruines...
Allociné

Le Film est construit comme une sorte de récit doublement enchâssé : l’action de Cloverfield se trouve dans une cassette vidéo enregistrée sur un autre enregistrement antérieur au drame, et qui apparaît au début et à la fin de la bande, tandis que le tout est présenté comme étant un document classé confidentiel. Du fait de cette construction un peu particulière, l’enchainement des scènes est assez chaotique, puisque nous sont dévoilés uniquement les passages filmés par un caméraman amateur. Pourtant il n’y a pas du tout l’impression de désordre qu’on trouve trop souvent ces derniers temps dans les grosses productions, ce qui fait que l’immersion est très réussie, on entre parfaitement dans l’histoire (même si pas mal de fils sont un peu gros.)

Comme je l’ai déjà signalé, l’apparition du monstre de Cloverfield est assez rare, et par ailleurs, on ne le voit que rarement dans son intégralité (guère plus d’une fois, et de loin) ce qui laisse planer pas mal de doute quand à l’anatomie exacte du bestiau. Anatomie assez peu réjouissante d’ailleurs, car le monstre est assez laid, mais de cette laideur repoussante blafarde et hideuse.

En définitif, un film sympathique, certes, mais pas non plus un grand chef d’œuvre digne du bruit qu’il a fait.

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Le peuple des ténèbres



Le Peuple Des TénebresCette fois ci, on plonge dans l’obscurité, et le film exploite une autre grande peur, la peur de ce qui se cache dans l’ombre.
Julia, une étudiante en psychologie, est contactée par un ancien camarade de classe qui lui confie être traqué par une chose étrange. Aussitôt après lui avoir fait cette déclaration, il se suicide sous ses yeux.
Quelque temps plus tard, Julia constate que les peurs de son enfance ont refait surface. Une seule solution s'impose à elle : rester éveillée à tout prix pour survivre et faire face aux créatures de ses propres cauchemars.
Allociné
Des terreurs nocturnes à l’apparition du peuple des ténèbres, de l’autre coté des ombres, ce film joue sur à la fois sur la peur du noir, sur la peur de la folie, et sur celle de créatures cauchemardesques issue de l’ombre, et dont on doute de l’existence d’un bout à l’autre du film. Simples hallucinations ? Début de folie ? Cauchemars et terreurs nocturnes ? Les scènes malsaines s’enchainent et vous font vite regretter d’avoir éteint toutes les lumières avant d’avoir lancé la vidéo.

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The Mist



The MistJe terminerai avec The Mist, adaptation d’un livre de Stephen King, qui est autant un film de monstre qu’un film de paniques humaines.
Tandis qu'une brume étrange semble envelopper une petite ville du Maine, David Drayton et son jeune fils Billy se retrouvent pris au piège dans un supermarché, en compagnie d'autres habitants terrorisés. David ne tarde pas à s'apercevoir que le brouillard est peuplé d'inquiétantes créatures...
Leur seule chance à tous de s'en sortir consiste à s'unir. Mais est-ce possible quand on connaît la nature humaine ? Alors que certains cèdent à la panique, David se demande ce qui est le plus effrayant : les monstres qui rôdent dans la brume ou ses semblables réfugiés dans le supermarché ?

Allociné
Le film se met en place lentement, et je dois dire que le début ne m’a pas convaincu, alors que rétrospectivement il n’y a rien à y redire. Mais très vite, avec l’arrivée de cette brume opaque qui ne permet pas de voir à beaucoup plus d’un mètre au delà des vitres de la superette, l’ambiance s’impose à vous. De refuge, le supermarché se mue peu à peu en prison, la foule apeurée devient de plus en plus irrationnelle, faisant ressurgir les plus basses pulsions humaines.

Du début très commun, quotidien et plat, le film progresse étape par étape, inexorablement jusqu'à un final terrifiant en banal à la fois, laissant les protagonistes dans l’ignorance de ce qui est en train de se produire dehors. La progression est judicieuse, il n’y a pas de longueurs, et le comportement de plus en plus irrationnel d'une foule apeurée est bien mise en scène. En définitif, un bon film, plus inquiétant que terrifiant, plus sociologique qu’horrorifique, laissant malheureusement pas beaucoup de doutes sur la nature humaine. On pourrait lui reprocher un déroulement trop prévisible, ou quelques scènes peu originales, mais comme on passe un bon moment, on oublie ces quelques détails.

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Voilà, si vous n’avez rien à regarder, et que les films de monstres ne vous rebutent pas, ces films vous tendent les bras, et ne devraient en principe pas trop vous décevoir.
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vendredi 10 octobre 2008

« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas .»

Parole Amérindiènne