dimanche 12 octobre 2008

Marre des cons

On ne peut pas faire deux pas sur la toile, ni allumer deux minutes la radio sans entendre parler de la crise financière, alors je vais y aller moi aussi de ma prose. Pas forcément uniquement à propos de la crise, mais à propos de ce qui nous tombe dessus en ce moment.

Je vous propose dans un premier temps l'écoute de l'émission Là bas si j'y suis du mardi 30 septembre 2008, « Bienvenue à bord du Titanic financier ! »

Bienvenue à bord du Titanic financier !
Entretien avec Frédéric Lordon autour de la crise venue d’Amérique qui s’approche à grands pas de l’Europe. Mais, comme le nuage de Tchernobyle, elle contournera bien sûr l’Hexagone ! "Ouvrons bien les yeux, nous entrons en territoire inconnu", nous prévient le professeur Lordon...


Et je vais poursuivre par une réflexion que m'inspire l'actualité. Il me semble pour le moins étrange, voir inquiétant que le gouvernement passe son temps à prendre des mesures compliquées à des problèmes simples, et des « solutions » simplistes à des problèmes complexes. Notre état policier n’envisage plus que des meures répressives liberticides ou proscriptives pour tout.

Prenons l’immigration. C’est loin d’être un problème simple, et pourtant quelle « solution » à été trouvée ? L’expulsion des sans papiers dans des conditions honteuse (le terme est faible), la destruction de logement sociaux remplacé à 1 pour 3 par d’autres logement trop chères. Bref, des « solutions » simples qui n’en sont pas.

Prenons d’autres « problèmes » divers tels que l’euthanasie, le mariage civil homosexuel, ou quantités de problèmes qui n’en sont que dans l’esprit étroit de nos politiques. Solution : proscrire sans réflexion, sans consultation de l’opinion publique, sans même regarder ce qui se fait à l’étranger. La politique actuelle est une insulte à l’intelligence.

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PiratagePrenons le problème du piratage qui comme vous le savez le tiens a cœur. Là on se heurte à l’incompréhension de vieux birbes qui n’entendent rien à Internet, et qui cependant veulent imposer leurs vues sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas le moins du monde. Et en la matière, nos élus ont mainte fois fait montre de leurs inaptitudes, et j’oserai dire, de leur inculture crasse. Mais là ou cela se corse, c’est que nos éminents dirigeants prennent leurs informations chez des spécialistes issus de groupes financiers ayants droits et autres lobbys, qui évidemment ont intérêt à avoir à leur disposition des outils puissants de répression. On connaît les protections par codes, validations, et autres procédés inutiles et qui ne pénalisent jamais que les utilisateurs légaux. On a connu les DRM, qui ont été un fiasco car les utilisateurs légaux sont peu enclins à acheter des produits qu’ils ne peuvent pas utiliser, les illégaux n’étant nullement gênés par ces protections. On a eu le DADVSI, loi inutile, inapplicable et probablement couteuse (sinon dans son application, au moins dans son édification, puisque ces gens sont payés pour légiférer des conneries), et dernièrement, HADOPI et son concept détestable de Riposte Graduée sans jugement. Au bout d’un moment, il est temps, et je me demande pourquoi ça n’a pas été fait, d’être un peu méthodique, et de mettre les choses à plat.
- Fait : un nombre considérable d’internautes téléchargent illégalement des films, musiques, jeux, logiciels et autres.
- Problème : Les ayants droits ne touche (à priori) pas d’argent sur ce piratage.
- Solution : Espionner ces échanges, et sanctionner les contrevenant.
Ce qui me chagrine dans ce raisonnement, c’est que je ne vois pas où le problème est réglé là dedans. En sanctionnant, les ayants droits ne toucheront rien de plus. Par contre, la collectivité va payer le coût de ces mesures. Ne serait-il pas plus intelligent de verser directement cette somme aux ayants droit, plutôt que de chasser des fantômes ? La solution de la License globale, proposée mainte fois est toujours repoussée, et les partisans des répressions ne manque pas d’affirmer hypocritement que l’opposition ne propose rien, etc…

Et pendant que la crise financière - causée par une société de marché dont font partie ces mêmes grands groupes qui crient au vol dès que l’on pirate une piste musicale - fait des ravages le président ne trouve rien de mieux à faire qu’user de sa position pour faire pression sur la commission européenne afin qu’elle rejette un amendement qui lui fait obstacle. Et le pire, c’est le fait même que, faisant marche arrière, la commission envisage ce rejet alors même que l’amendement à été ratifié par le parlement à plus de 80%, ce qui constitue bien plus d’une grande majorité.

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J’imagine qu’il est bien plus important de dépenser des deniers pour réparer les pots cassés des financiers, et casser ceux qui leurs font des torts, mais en définitif, qui coute le plus chère à la communauté, le pirate qui télécharge quelques pistes, films, etc., ou le financier qui spéculant n’importe comment contribue à une bulle financière qui vient de montrer sa fragilité. Lequel des deux est le plus nuisible ? Nicolas Sarkozy fustige Internet qui serait une zone de non droit, mais le monde de la finance n’est il pas la plus grosse et la plus dangereuses zone de non droit ?

Dès qu’on parle de finance, on sort les mots de 10 pieds, les termes techniques et les tas de chiffres, alors que les mécanismes dans leurs principes sont simple, et la solution est fonction de la volonté politique du pays à empêcher des gens autrement plus dangereux que l’internaute lambda de mettre tout le monde sur la paille.

Pourtant, le président à fait son choix, et la position de la droite libérale n’a jamais été aussi claire, à tel point que j’en viens aujourd’hui à considérer n’importe quel autre personnage de notre paysage politique avec plus de sympathie que notre actuel président. Même Le Pen n’aurait pas fait autant de conneries, et lui au moins ne se foutrait pas aussi ouvertement de la gueule des français. Là où il aurait fallu responsabiliser les spéculateurs fous, Nicolas Sarkozy à honteusement baissés les impôts sur les actions (tout en fustigeant ces dangereux abus, mais les paroles s’envolent…). Là ou il faudrait légiférer sur le transfert de liquidités fantômes explosives, on a laissé faire au nom de la libre entreprise, et de la libéralisation « décomplexée », terme tellement à la mode avant les élections. Et bien en attendant, comme le disait un AMG, « la seule action en hausse, c’est le foutage de gueule. »
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Marre des fautes dans les titres.

Morigan a dit…

Le jour ou j’arrêterai les fautes, il pleuvra des poulets en plastiques, et tu feras un site qui tiendra plus d’un an sans se retrouver supprimé.